Andrea Marcello

" On est des Marcello, c'est ton sang et jamais tu ne trahis ton sang " . C'était un beau concept , plein des meilleurs sentiments possibles. Dans d'autres familles cela se traduirait par des repas ensemble tout les dimanches, la petite grand mère qui glisse un billet dans la poche de son petit fils,  ... dans celle d'Andrea cela va bien au-delà, ca veux dire que tu protèges ta famille coûte que coûte. Et sa famille est plutôt douée pour s'attirer les ennuies mais qui était il pour trouver á y redire? La pomme ne tombe jamais loin du pommier comme on le dit.  De plus il n'y avait pas un coté pour rattraper l'autre. Les Marcello du coté de son père, Batista Marcello et les Carparelli du coté de Virginia, sa mère. Une union d'amour ? Certes pas mais il fallait les caser tout les deux. Andy apprit plus tard que le grand séducteur était tombé sous le charme de sa femme, mais que celle ci était toujours resté hermétique à quelques intentions qu'il eut.

Petit, tout lui  paraissait le plus normal du monde pourtant. Il avait ses parents, ses grands parents et profusion de cousins. Il n’avait aucune conscience du monde et ses dangers qui les entouraient  . Son père était le bout en train de la fratrie des Patriarches, toujours souriant et enthousiaste.. D'après les anecdotes qu’on lui avait rapporté il était celui qui s’esclaffait d’une blague quand ses frères , les mines graves , fomentaient un mauvais coup. Alors quand aux 4 ans de son fils,  un mauvais coup s'est retourné contre lui, nul n'a plus trouvé cela drôle. Sans doute moins prudent que les autres, il s'était fait prendre et avait été traîné manu militari en prison. Évidemment l'influence des Marcello aurait dû lui permettre de s'en tirer si seulement il ne s'était pas fait poignardé pendant sa garde á vue. Un ennemi du clan , qui par un heureux hasard se trouvait là au même moment? Un flic qui avait fait du zèle, trop content d'en avoir chopé au moins un ? On ne le saura jamais ... 

Sa mère a voulu immédiatement s'éloigner des deux familles. Elle n'avait toujours digeré le mariage arragné et d'être passé du pouvoir de son pére à celui de son mari. Toutefois ce ne fut pas car elle était veuve, qu'elle se retrouvait libre ; Tout naturellement elle allait revenir sous la protection des Carperelli, sauf qu'elle ne le voulait pas. Mais une femme seule avait t'elle le pouvoir de partir avec un fils des Marcello ou des Carperelli ? Vous vous doutez bien que non. On lui a remit les idées en place et donner une généreuse pension et un bel appartement pour lui faire perdre l'envie de partir, une cage dorée avec de jolies paysages. Et cela a fonctionné pour un temps avant qu'elle veuille refaire sa vie avec nul autre qu'un juge. Un changement de cap á 180 degrés n’est il pas ? C'était trop pour les Marcello ou même sa propre famille qui lui ont demandé de faire un choix entre sa nouvelle vie et son fils. Parfois Andréa essaie de se convaincre, de se dire que c'est le clan qu'elle a fuit et pas lui , parfois il n'en a plus rien à fouttre. Á neuf ans, il a donc déménagé au domaine des Carperelli. Les deux cotés de sa famille avaient réussi à s'entendre, comme à l'époque du mariage. Les Marcello l'aurait presque tout les dimanches au repas dominical post messe . Il avait perdu son pére et sa mère en quelques années mais il n'avait pas à se plaindre. Il avait gagner deux couples soudés qui veillaient sur lui, presque 4 parents et tout un tas de cousin et cousines avec qui jouer et se défier. Il rencontrait , sous surveillance, une à deux fois par mois sa mère et son beau père. Ce n'était pas assez pour nouer un lien avec la petite fille qui naquit de ce remariage. De toute façon, avec les années passant et la compréhension de ce qu'était vraiment la famille, Andrea était plutôt rassuré que sa petite sœur soit éloignée de tout cela. 

Puis adolescent lui vint sa vocation : avocat. Au début beaucoup dans sa famille grincèrent des dents. Ce n'était pas la profession la plus récurrente chez eux il fallait bien l’avouer. De plus quelque uns craignaient que "l'influence de beau papa" fut plus importante au final que celle des deux familles siciliennes. Mais c'était mal le connaître. Andrea avait juste eu le temps de  réfléchir milles fois á ce qui était arrivé  à son père. Si il y avait eu un bon avocat dans les parages, peut être aurait il trouvé le vice de forme qu'on avait finalement trouvé des années après . S'il y avait eu un bon avocat, il ne serait peut être pas mort. De plus le jeune homme savait que personne ne se battrait pour eux avec plus de fougue que lui. Ce n’était pas car il avait peur du terrain. Loin de là, tous savaient qu’il n’était pas couard et qu’il savait se remonter les manches , se battre . Mais á quoi servait d’être tous des gros bras si personne ne faisait sauter les pv ? 

Une fois tout le monde convaincu , la famille Marcello prit même en charge ses études. Bien sûr, Andrea avait pourtant hérité de son père de quoi s’offrir le cursus lui-même. Mais il fut vite convaincu de prendre cela comme du mécénat et de dépenser son propre argent comme il lui plairait autrement . Le beurre, l’argent du beurre sans devoir prendre le cul du fermier , on dit donc oui et on sourit. Il travailla d’arrache pied pour être le meilleur de sa promotion, et rétrospectivement le meilleur de beaucoup de promotions passées. Une fois diplômé et avec son enquête de moralité,  "miraculeusement" vierge, en poche il prit une décision plus difficile que les autres. Il déménagea faire ses armes à Miami où s’était installé sa mère, et où son beau père lui avait ouvert les portes d’ un prestigieux cabinet. Il s’y fit remarquablement une place et y resta un petit bout de temps pour mieux revenir, triomphant à Chicago. Sitôt il travailla en électron libre prenant les affaires qui l'intéressaient s’occupant de sortir quiconque du clan de la merde . Il avait appris depuis longtemps qu'il fallait prendre sa conscience, la mettre dans une petite boîte ,la jeter à terre et sauter dessus á pieds joints. 

Sa vie lui plaisait.Il avait raté beaucoup de chose dans la famille pendant ce laps de temps mais était désormais de nouveau comme chez lui aux domaines. On lui faisait bien sûr tout les reproches du monde de ne pas être encore marié, on lui disait qu’avec toute ces jeunes femmes il aurait pourtant l’embarras du choix. Mais c’était là la règle, presque la seule en matière de femme d’ailleurs, qu’il s’était imposé . Il y avait bien assez de belles femmes, de secrétaires, de professeurs, d' infirmières.  Il était séduisant et comptait en profiter autant que faire ce peu, mais avec ses clientes, il essayait de rester austère pour éloigner les donzelles trop pressantes.