Aliénor Spence

Son prénom n'est pas anodin, exigé par sa mère en hommage à la grande reine d’Aliénor d'Aquitaine et faisant ainsi honneur à leurs origines françaises. Sa route était tracée et sans demander l'avis de son père, la petite a très vite participé à tout un tas de concours de beauté où elle remportait la plupart des trophées . Pour la petite fille c'était facile et agréable, elle était jolie, dansait  gracieusement et excellait au piano . Et surtout elle aimait rendre fière sa maman , celle ci la poussant toujours plus loin . ¨Pourtant ce n'était pas les seules plaisirs que Nora découvrit en grandissant. Elle adorait l’athlétisme , courir pendant des heures qu'il pleuve ou qu'il vente était la seule façon qu'elle avait trouvait pour fuir la pression que sa mère lui avait de plus en plus mis sur les épaules. De plus cela la rapprochait de son flic de père . Celui ci avait laissé l'éducation de sa fille à sa femme trop longtemps pour réussir à la rattraper quand cela a dérapait .

Petite, elle n'avait qu'un refuge , la maison du coéquipier de son père. Une maison chaleureuse où son meilleur ami l'attendait toujours pour faire les 400 coups et cela même avec la pression d’être retrouvé par leurs paternelles et se faire houspiller. En plus alors qu'on comptait les calories à la maison, la mère de famille irlandaise qui régnait dans cette maison avait toujours un gâteau pour la gamine. En grandissant elle avait été presque confondu avec un membre des leurs. Javier et elle , toujours aussi proches, ont même cru bon de se mettre ensemble pendant 1 ans pour panser les plaies du jeune garçon après la mort de son père. Ni une bonne, ni une mauvaise idée puisque ça n'a en rien entacher leur amitié. De nouveau célibataire elle se laissa aller dans les bras d'un autre.

Âgée de 16 ans elle allait d’états en états pour des titres de miss plus ou moins prestigieux sans même plus avoir le temps d'étudier . Jusqu'à l'incident. Souvent trop loin de son nouveau petit ami , les deux jeunes gens finissaient trop souvent par s'échauffer les esprits à travers des messages coquins ou bien des photos. Encore maintenant elle ne savait pas si cela avait été volontaire de sa part mais les photos ont finis par être rendu publiques. Ses voisins, ses amis, le comité et surtout sa famille prirent connaissance de ce qui s'était passé. Son père a eu honte pour la première fois et sa mère, qui considérait le visage de sa fille comme la septième merveille du monde, le frappa. «  Tu ne vaux plus rien ! Tu te rends compte que tu ne peux plus participer au concours ! Toi qui étais déjà trop stupide pour faire des études, tu l'es au point de jeter au feu tes derniers espoirs de carrière ! » Cela en avait été trop pour la jeune adolescente qui avait répliqué, meurtri trop profondément «  Trop stupide ?!? Il me suffisait d'une semaine de travail acharné pour rattraper mes camarades ! Si seulement j'avais pas du partir tout le temps pour tes trophées à la con, j'aurais été une excellente élève plutôt qu'une poupée que tu habilles à ton bon plaisir ! Alors finalement c'est la meilleure chose qui aurait pu m'arriver ! Je refuse que tu me dictes de nouveau ce que je dois faire ! » Son éclat a porté plus de fruit que ce qu'elle avait cru. Deux mois plus tard, ses parents étaient divorcés et son père l'emmena avec elle s'installer un peu plus prêt des Osvaldo.

Sitôt elle commença à se construire par elle même et pour elle même. Elle avait enfin un vrai cercle d'amis, Javier en étant toujours le centre. Celui ci frappait quiconque faisait encore référence aux photo. La jeune fille avait intégré le club d’athlétisme et même si elle était très courtisé, ce n'était pas juste pour sa plastique qu'on la reconnaissait. Ses études comme prévues se passèrent à la perfection et elle ne fit l'effort de revoir sa mère que pour satisfaire son père. Elle s'était remarié avec un homme qu’Aliénor n'aimait pas et elle ne l'aimait pas plus elle maintenant. Elle avait compris qu'à travers sa fille elle avait essayé de vivre une seconde vie, sans considération pour ses devoirs matriarcales.

Elle aurait pu aller à l'université mais Aliénor devenue une jeune femme accomplie avait préféré suivre un tout autre chemin. Pas plus facile pour être honnête. Elle avait pensé un moment avec ironie à suivre les pas de son père et devenir flic mais finalement c'est être pompier qui la faisait vibrer. Elle était sportive, intelligente et avait envie de servir à quelque chose. Ses classes elle les passa haut la main et se retrouva vite au Chicago Fire Department. Même si elle souhaite continuer de monter en grade son travail lui convient pour le moment. Et surtout elle craint d'attirer trop d’intérêt sur son passé si elle se fait remarquer . Être une ancienne reine de beauté serait déjà difficile à vivre avec ses collègues mais les photos , elles, elle ne supporterait pas qu'elles resurgissent. C'était un milieu d'homme mais petit à petit elle avait réussi à se faire une place.