Raylan Bran

Vous devez faire un minimum de 600 mots, merci. Avant de commencer à vous raconter mon histoire, laissez-moi vous dire qu’elle n’est ni exceptionnelle, ni ennuyante au possible, c’est juste la vie d’un homme, moi en l’occurrence.

Je pourrais commencer par la venue de mon arrière-grand-père d’Irlande au nouveau monde, sa migration au Texas et la fuite de mon grand-père à Los Angeles, son implication dans la mafia de Las Vegas, puis l’entêtement de mon père à intégrer la police de L.A. Mais ça ne me concerne pas vraiment et c’est mon histoire que vous souhaitez connaître n’est-ce pas ? Ma naissance intervient à l’hôpital général de Los Angeles, mon père était flic à l’époque, inspecteur promu à la brigade dont je n’ai plus le nom, mais qui a présent se fait appeler stups. Mais passons, ce n’est pas lui le plus intéressant, ma mère était quant à elle coiffeuse, mais ne vous limitez pas à son job, elle avait réellement un don pour écouter les autres et les réconforter, ce trait de caractère en faisait d’ailleurs l’une des coiffeuses les plus aimées des bas quartiers de Los Angeles. J’étais le dernier d’une fratrie de quatre enfants dont deux frères et une sœur, je sais ce que vous vous dîtes et vous avez raison, il n’était pas simple d’avoir envie d’aller en urgence aux toilettes dans cette baraque, surtout qu’on n’avait qu’une seule toilette, autant vous dire que j’ignore encore aujourd’hui comment ma mère faisait pour les garder propres. Bref ça ne manquait pas d’animation à l’époque, et ça dura jusqu’à mes dix ans à peu près, le jour de mon anniversaire, mon père avait énervé la mauvaise personne et ma famille fut attaquée sans prévenir par la mafia, Egart, mon frère ainé, eut juste le temps de me cacher avant de se prendre une balle dans la tête, comme mon père, ma mère, Lucia et Clay, mes frères et sœurs. Toute ma famille disparût ce jour-là et je partis vivre avec mon oncle à Chicago.

Je ne vous parlerai pas plus des conséquences de cette disparition soudaine, mais disons que j’ai eu du mal à fêter mon anniversaire pendant une dizaine d’années à peu près. Mon oncle était complètement différent de mon père, leadeur d’une bande de bras cassés faisant dans le trafic d’armes et de cocaïne pour la mafia locale. Le changement fut assez radical, mais je m’adaptai, enfin je crois, en tout adolescent, ça m’arrangeait bien que mon tuteur légal et second père me fournisse en drogue et alcool de mon choix lorsque je le désirais. Le changement se fit lors de mes dix-sept ans, Warren, mon oncle donc, se fit arrêter par les stups et je fus placé à la charge de sa femme, je l’aimais beaucoup et c’est toujours le cas aujourd’hui, si son mari agissait d’avantage comme un grand-frère que comme un père avec moi, elle en revanche, je pense que ma mère l’aurait aimé. Aujourd’hui encore elle prend soin au maximum de moi, n’ayant jamais eu d’enfant, j’imagine qu’on peut dire aisément que je suis son fils à présent. Je la voyais tous les jours lutter pour me nourrir, payer mes études, m’habiller et je voyais surtout la façon dont les soi-disant amis de mon oncle abusaient de la situation ou l’ignoraient, pas un ne l’aidait sans la mettre immédiatement dans la merde. Je pense que je ne vais pas vous faire de dessin pour que vous compreniez les raisons qui m’ont poussé à entrer dans l’armée dès ma majorité, je voulais faire payer ces connards au prix fort et c’est ce que je fis par la suite.

Je fus intégré d’abord à l’infanterie deux ans plus tard, puis aux Delta forces quelques années, avant de décider d’intégrer la criminelle et de devenir inspecteur. Je sais je ne détaille pas trop ce qu’il s’est passé durant ces années, mais je ne pense pas qu’elles soient intéressantes à développer pour cette histoire. J’étais donc inspecteur à Los Angeles et j’avais écopé d’un emmerdeur de première comme coéquipier, Martin Rogers, un drôle de bonhomme qui se mêlait absolument de tout dans ma vie au point de finir par faire en sorte de devenir mon meilleur ami. Nous enquêtions sur une affaire de milliardaire assassiné dans un parking, j’avais depuis le début de l’enquête eu un bon feeling avec sa fille, Jessica Von Tyber, et je soupçonnais son frère d’être le meurtrier. Durant mes investigations, je finis par succomber au charme de Jessica et je pense qu’elle succomba au mien, j’étais d’ailleurs avec elle quand cet enfoiré de gosse de riche fit assassiner Martin, mais ça ne s’arrête pas là, ce connard tenta de me faire tuer aussi, mais ce ne fut pas moi qui fut toucher. Il était désormais l’unique héritier d’une fortune et moi j’étais le poursuivant des anciennes connaissances de mon oncle pour venger la mort de la femme que j’aimais. Je finis par les arrêter et par flinguer ce petit connard tandis qu’il tentait d’effacer la seule personne capable de faire le lien de la disparition des siens avec lui, moi. Cette affaire fut jugée sensible et je décidai de me faire muter à Chicago, pour rejoindre la seule personne qu’il me restait, ma mère de cœur.

J’ai intégré les effectifs de Chicago depuis deux mois et je m’enferme depuis tout ce temps dans mon travail, ma mère et ce que j’appelle le dégommage de crâne. Enfin ce n’est pas exacte, ma mère m’a offert ce chien, Bayley, et je dois dire qu’il est devenu en deux mois seulement ma plus grande source de vie…