Nathaniel Anthony Carter

J’aurais sûrement pris plaisir à vous parler d’un gamin jouant au vélo, courant dans les parcs sous le regard orgueilleux d’une maman, partageant des jeux de balles avec un père présent, doux, capable de pleurer quand il avait mal de rire quand il était ému et chantant des comptines à son gamin le soir venu, j’aurai adoré vous vendre du rêve, de la douceur et un gamin qui n’a vu de mal que le crime une fois devenu flic, mais vous n’êtes pas là pour que je vous mente si ?

Si ben top alors, je m’appelle Tony, je suis mécano et je bosse dans le garage de Kieran, il y a quelques années, sept pour tenir le compte, j’ai été gravement blessé et sauvé par une interne qui m’a conduit chez son pote mécano après plusieurs semaines de convalescence, caché par eux. J’ai été adopté, mais voilà je ne pouvais pas rester, une femme et un gosse m’attendaient à détroit, peu de temps après le départ de ma sauveuse, je suis rentré chez moi. Oh et triste sort que voilà, près de quatre années plus tard dans cette ville en perdition, ma petite famille est morte dans un accident, un deuil sans fin m'a prit une envie de mourir avec eux qui chaque jour me poussait vers la violence, l’horreur, jusqu’à ce que j’appelle Kieran et Lukas qui me tendirent la main à nouveau, depuis trois ans je partage ma vie entre le garage, le maquillage de voitures volées, le transport d’art vers le canada, je suis officiellement mécano et je vis dans un petit appartement pas très loin de mon travail pour me rendre facilement disponible.

Elle vous plaît ? Elle vous convient, si vous sortez à présent c’est que vous aimez qu’on vous raconte des conneries ou vous prenne pour des cons et bon soit dit en passant si vous sortez c’est que vous l’êtes un peu.

Bon à présent que je vous ai brossé un joli tableau d'idées pour devenir mon pote sur adopteunconàchicago.com on peut s’asseoir et se dire la vérité, on est intime du coup pas vrai ?

J’ai vu le jour dans un petit hôpital de Detroit, d’une mère pondeuse à la romance fragile, éternelle croyante aux conneries qu’on lui vendait pour ses beaux yeux d’Italienne à la carrosserie de poupée, elle avait déjà eu trois époux, le premier à ce que j’en sus mort au combat car militaire, le second s'est tiré avec la nounou, le troisième assume à peu près sa tâche, ajoutez trois beaux étalons dont un qui est mon père et six enfants et moi en beau cadet et vous commencez à voir le tableau idyllique de la maison. Mon père absent car arrêté quelques jours après avoir rencontré celle qui deviendrait ma mère, m’assuma quelques années, le temps pour ma mère de mettre la main sur un autre homme, je ne le rencontrai donc jamais, car à sa sortie de taule il ne réapparut pas.

De votre point de vue, j’avais un avenir tout tracé, j’allais finir dans la rue à zoner avec des potes avant de rentrer dans un gang et suivre la voie bien tracée de mon père ou des amants de Sophia. Sauf qu’on oublie que dans ce super décor, j’avais une sœur aînée de douze ans de plus que moi, une vraie perle, un diamant ou un bijou en or. Une de celles qui vous prépare des cookies et un grand verre de lait quand vous en avez gros sur la patate. Ce que je peux vous dire c'est que ma sœur seulement âgée de quinze ans était pour moi plus une mère que ma propre mère n’était préoccupé par ses enfants. Celle-ci était à mes yeux donc plus une grande sœur qu’autre chose.

Mais revenons à ma pomme, enfin ma vie ? Elle était douce malgré le fait que nos rues étaient souvent animées de coups de feu ou de hurlements.

J’avais dix ans quand ma mère mit au monde une petite Emily.  Ce fut pour moi le déclencheur qui allait me faire sortir de mon monde d’enfant à celui d’homme. N’allez pas penser que c'est la venue au monde de cette petite qui en fut vraiment la cause, non. C'est la mort de ma mère quelques semaines après la naissance de ma sœur qui en fut la raison. Je dormais depuis quelques heures quand je fus réveillé par les pleurs incessant d’Emily. Traînant la patte hors de mon lit, sachant qu’à cette heure ma sœur aînée était au bar à travailler, je me rendis dans la chambre pour lever ma mère qui ne bougea pas. Elle était inerte alors que sur le sol, ma jeune sœur hurlait, sûrement tombée de ses bras. Perdu et mort de peur, j’appelai la voisine, restant des heures la petite contre moi, attendant qu’on nous remarque. Au matin ma sœur de retour m’apprit que ma mère était partie, que je devais être fort et qu’Emily ne pouvait à présent plus compter que sur nous. Ma mère était morte d’une overdose et bien que ma sœur tacha au mieux d’embellir les choses, les choses dans mon quartier étaient difficiles à cacher, tout finissait par se savoir. Je passai donc mes années d'adolescence à veiller sur ma sœur, à en vouloir au monde entier en silence à défaut de pouvoir en vouloir à celle qui m’avait mis au monde et qui avait préféré sa drogue à la vie, à courir les rues, à mal tourner.

J’avais onze ans quand je rencontrai Colt et douze quand je copinais avec Jack, à quatorze ans j’étais un petit con qui vendait de la merde et n’en consommait pas, trop avisé a mon jeune âge et attiré par la pouvoir et l’argent. La plupart je le donnais à ma sœur qui trouvait là un soulagement et pour les deux crétins qui vivaient encore à la maison, les autres aillant rejoints leur père à la mort de ma mère. Le rêve américain je le prenais à ma façon et bien que jeune j’apportais assez pour nous offrir une vie plus correcte qu’à l’époque de ma mère. Mais l’obole ne dura pas, à quinze ans je prenais ma première condamnation d’un an pour vente de stupéfiants, je fus enfermé dans un centre de rééducation comme on aime parfois les appeler. J’en sortis peu avant mes dix-sept ans, plus fort encore et pas du tout brisé mais encore plus capable et violent que je ne le fus.

Mon permis en poche grâce au cartel pour qui je jouais les vendeurs, je débutai une plus belle carrière, le transport. J’avais à peine dix-huit ans quand je fus blessé par balle et laissé pour mort dans un échange durant un transport, je ne sortis de l’hôpital que pour reprendre une chambre en centre correctionnel jusqu’à mes-vingt-un ans.

J usai de ces quelques années pour m’enrichir, étudier, mais aussi pour tromper mon monde. Du moins je le crus. A ma sortie mon agent de probation me mit dans les pattes le poulet qui m’avait arrêté. Et jamais je n’eus à faire à pareille tête de lard. Jamais personne n’eut autant de persévérance et de foi en moi, il me conduisait chez lui, jouait les pères bien plus que les agents, sa présence constante repoussait mes proches et doucement je me ralliai à quelques-unes de ses idées. C’est sa foi en moi, son soutien qui m’ouvrit les portes de l’académie de police. Si moi-même je n’y croyais pas plus que mes instructeurs, je n’avais jamais eu pour habitude de lâcher quoi que ce soit une fois mordu dedans. Je fus donc diplômé et fus basé dans une petite ville comme agent pour ma première année, avant qu’on me rappelle pour une première infiltration, j’avais le profil parfait, connu enfant pour ma sagesse (laissez-moi rire) je fus en infiltration quelques mois, et tout cela se solda par une blessure qui m’interdit sans perdre ma couverture de rejoindre un hôpital, c’est là qu’on se retrouve chez Kieran, un associé du gang que j’infiltrais. Je ne dû ma vie qu’a la petite blonde. Une fois remis je pestai une connerie de famille, utilisant pour la première fois les Jack restés du mauvais côté de la barrière et encore un frère pour moi. Il se prêtait au jeu en contrepartie de lui en devoir une un jour. Durant trois ans, je passai d’enquête en enquête.

D’infiltration en infiltration. Jusqu’à ce que ressorte le dossier des Black Eagles et qu’on m’invita à reprendre le rôle de Tony. Rôle cousu sur mesure car empreint de mon passé. Rôle complexe car oh combien facile de laisser renaître le sale gosse durement enfermé. Pourtant voilà trois ans et je tiens ma ligne, je jongle entre mes rencontres, mon logement, ma vie normale et ma seconde vie, croisant un psy au besoin pour s’assurer de ma loyauté et sûrement que je ne sois pas devenu totalement schyso. J’avoue que parfois on pourrait se le demander, moi le premier. Je vous dirai que dans mon crâne on est nombreux mais qu’il n’y en a toujours qu’un qui dirige, reste à savoir lequel et où cela me conduira.